Métallurgie : Soalala, premier des sept sites à exploiter

Le secteur de la métallurgie à Madagascar est en pleine effervescence.  L’exploitation des mines de Soalala -, situées au nord ouest de Madagascar- dont le permis d’exploitation a été octroyé à l’entreprise chinoise Wisco, a soulevé bien des questions sur la stratégie de redynamisation du secteur de la métallurgie. 

 par Hery Andriamiandra

Image aérienne d'Aquamas près de Soalala
Le montant des investissements annexes liés au projet Soalala Wisco s’élève à 1,2 milliards de dollars, qui ont trait à la construction d’une zone industrielle, 3,4 milliards de dollars à un nouveau port,  et autour du site sont également prévus des projets agricoles et sociaux estimés à 450 millions de dollars.  Un corridor logistique et une centrale hydraulique sont également envisagés dans cette zone. Ces projets ouvrent d’autres perspectives de développement pour Madagascar car d’autres gisements de minerai de fer, certes moins important, identifiés par le Bureau des Cadastres Minier, dont ceux de Bekisopa, Betioky Sud et de Fasintsara sont encore inexploités.
Ce n’est pas la première fois que ce potentiel de production est rendu public.  En 1929 déjà,   
les dépôts de minerais de fer ont été identifiés, lorsque des quartzites riches en magnétite ont été découverts.  Cependant, peu de travaux ont été effectués concernant la géologie des gisements de fer dans ces régions. L'exploration préliminaire a eu lieu sur les dépôts d’Ambohipaky, menée par la SAMMAD, une filiale du géant suisse Alusuisse, celle-ci et Alcan ayant fusionné pour former ce géant minier de production d'aluminium. Le travail effectué à l’époque a comporté un examen des informations géologiques et topographiques sur cette zone à une profondeur de 500 à 1000 mètres. Ce travail a également permis d’examiner et d’interpréter le cadre structural.
En 1972, une étude préliminaire des réserves de la région a estimé les réserves potentielles à 240 millions de tonnes possédant un minimum de 36 % de fer sur trois principales zones de minéralisation. Les résultats de la cartographie géologique et de divers programmes géophysiques ont confirmé l'importance des trois dépôts à Soalala: Kizombilahy, Kizombivavy, Malainolo.

Plusieurs  facteurs favorisent l’exploitation de ces minerais sur ces trois sites :
 
- Les dépôts sont situés à environ 35 à 50 kilomètres de la mer.
- Le transport des produits de fer ne rencontre aucun obstacle naturel.
- Des réserves d’environ 350 millions de tonnes de minerai provenant de trois gisements, sont proches les uns des autres.
- Il n'y a pas d'éléments chimiques nocifs.

Quand aux facteurs défavorables, l'absence d'un port et d’installations de chargement nécessite des investissements conséquents.  Par ailleurs, l'absence de sources d'énergie nécessaires à une exploitation minière de cette taille et la valorisation du gisement de minerai de fer.
Une cartographie géologique régionale a été également organisée sur les différents dépôts de Soalala. Il a été constaté qu’en plus des trois grands gisements de Kizonombivavy, Kizombilahy et Malainolo, deux autres gisements plus petits ont été identifiés.  Les dépôts, plus petits, contiennent de plus faibles réserves de l'ordre de 20 à 30 millions de tonnes.
Du point de vue de l'exploitation future possible, il est à noter que le fer de Kizonombivavy et de Kizonombilahy est plus largement développé et possède un grain plus gros, ce qui rend le minerai plus favorable à la séparation métallurgique.
Le secteur du fer et de la métallurgie a de quoi avoir le vent en poupe.  Mais une véritable politique stratégique est toujours nécessaire pour tirer profit de l’exploitation de ces ressources naturelles, un fait que le prochain gouvernement élu devrait prendre en compte.

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